ON PARLE DE NOUS DANS HEALTH & TECH INTELLIGENCE
Lors d’un entretien accordé à Health & Tech Intelligence, Gilles Juin, vice-président de Softway Medical, est revenu en détail sur le CHU Project.
Un très bel article à lire en intégralité ci-dessous.
SIH / DPI : Softway Medical investit 10 M€ sur 3 ans pour son « CHU Project »
Développer de nouvelles fonctionnalités autour du Dossier Patient Informatisé (DPI) Hopital Manager (HM) pour répondre spécifiquement aux besoins des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) : c’est l’objectif du « CHU Project » lancé par l’éditeur Softway Medical, hébergeur et intégrateur de solutions à destination des acteurs de la santé depuis 20 ans. La société a remporté en 18 mois 12 appels d’offres de GHT qui ont ainsi intégré son DPI à leurs établissements. Au total, plus de 1 100 établissements de soins (cliniques, établissements de soins privés à but non lucratif, GHT) utilisent le logiciel HM.
10 millions d’euros seront investis sur 3 ans dans le cadre de cette opération.
Dans un entretien accordé à Health & Tech Intelligence, Gilles Juin, vice-président de Softway Medical, revient en détail sur le CHU Project, indiquant qu’une cinquantaine de personnes allaient être spécifiquement recrutées pour cette activité en 2020 et 2021 (ingénieurs de développement, product owners…). Ces 50 recrutements, associés aux 50 autres qui étaient déjà en cours pour différents besoins, vont mécaniquement porter les ressources de 500 salariés aujourd’hui à 600 d’ici la fin de l’année. À noter par ailleurs que la société ambitionne d’atteindre un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros d’ici fin 2020, contre 52 M€ en 2019, et d’au moins 100 M€ à cinq ans. Des acquisitions devraient être annoncées dans les semaines à venir, indique à APM Patrice Taisson, Président de Softway Medical.
De manière plus générale, Gilles Juin souligne que la dynamique autour du développement du numérique dans les établissements s’est confirmée dans le contexte de la crise Covid-19 : « Les établissements qui ont eu à utiliser des solutions numériques (de type suivi à distance des patients) au cours des derniers mois ne reviendront pas en arrière ».
« Nous sommes arrivés sur le marché par les cliniques et les groupes privés donc nous avons une grosse expérience des gros volumes : nous travaillons avec des groupes comme Ramsay Générale de Santé, Orpea et Korian, de grands réseaux français. »
— Gilles Juin
Project CHU : une plateforme up to date
Devenu un acteur majeur parmi les éditeurs à adresser les établissements publics, Softway Medical a également remporté l’appel d’offre du GIP Mipih, par lequel il peut distribuer le DPI Hopital Manager (HM) à ses adhérents. Il fait partie des 7 éditeurs sélectionnés en décembre 2019 par le Resah pour un marché sur « la fourniture, le déploiement et la maintenance » du DPI dans les GHT.
Note : Softway Medical est le seul éditeur franco-français dans le trio de tête des éditeurs de logiciels en santé. La société apparaît en 35ème position dans le classement des 100 premiers éditeurs de logiciels français, toutes activités confondues (palmarès 2020 au Truffle Capital). « Nos logiciels et nos datas sont souverains car entièrement développés et hébergés en France », précise Gilles Juin.
Un travail en collaboration avec les professionnels de santé
Gilles Juin explique que le DPI Hopital Manager est construit « sur une base très récente », si bien qu’il intègre « toutes les dernières technologies ». « Web, micro-service… Nous faisons évoluer année après année notre logiciel pour qu’il soit le plus moderne possible en matière d’innovations technologiques », souligne-t-il.
Le CHU Project est une évolution de HM, « pour porter plus loin les fonctionnalités du DPI » et permettre de mieux faire face à la « spécificité que va représenter les CHU et les gros GHT ».Il insiste sur le fait que la société travaille en partenariat avec des professionnels de santé pour faire évoluer les outils :
« Nos solutions sont nativement conçues pour aider les soignants dans leur quotidien car elles sont pensées selon leurs propres usages et ainsi redonner du temps aux professionnels de santé auprès du patient, et leur permettre de mieux communiquer qualitativement entre professionnels. »
« Un parcours mobile adapté à chaque spécialité »
« Nous ne faisons pas n’importe quel type de mobilité, il faut qu’il y ait un atout fort pour le professionnel de santé : s’il doit se déplacer dans un hôpital avec un chariot par exemple, il est inutile qu’il travaille sur une tablette. On travaille en collaboration étroite avec les professionnels de santé afin de bien identifier leurs besoins et développer un parcours mobile adapté à chaque spécialité ».
Autre sujet : les chemins cliniques, dans le contexte d’une prise en charge multidisciplinaire (pathologies différentes) et pluri-professionnelle (médecins différents). « Ce chemin clinique, les solutions anciennes ne le gèrent pas correctement », relève Gilles Juin.
La recherche fait aussi partie des points d’attention du projet. Plusieurs fonctionnalités vont être implémentées dans le domaine de la recherche. « Nous en avons déjà un certain nombre, note le vice-président de Softway, c’est ce qui nous distingue de la concurrence : on sait par exemple gérer le repérage de patients pour la formation de cohortes, nous savons aussi gérer des analyses via la business intelligence. Mais on veut aller encore plus loin. »
Côté protection des données, un sujet sensible, Softway Medical limite les risques via ses nombreuses certifications qualité. Les données de ses clients sont par ailleurs hébergées dans deux data centers très sécurisés.
Une architecture pensée pour permettre un meilleur partage d’informations entre les sites
Les anciens outils ne permettent pas d’apporter de nouvelles fonctionnalités, ni d’opérer un partage d’informations comme le souhaite le Ministère au niveau des GHT.
De manière générale, « tous ces sujets ont besoin de modernité, de mobilité et du web, insiste Gille Juin. Ils ne peuvent pas être traités avec de vieux serveurs, en passant d’un PC fixe à un autre. Nous arrivons à une croisée des chemins où l’on se retrouve face à de solutions très anciennes. Avant de faire des extensions sur des vieilles solutions qui devront être remplacées dans les 5 ans à venir, on invite les établissements publics à consulter le marché, parce qu’il y a des solutions nouvelles comme la nôtre qui permettent de répondre aux besoins actuels. Les anciens outils ne permettent pas d’apporter de nouvelles fonctionnalités, ni d’opérer un partage d’informations comme le souhaite le ministère au niveau des GHT. »
Pour rappel, les GHT doivent disposer d’un Système d’Information Hospitalier (SIH) convergent au 1er janvier 2021, conformément aux programmes Hop’en et e-Parcours associés au plan Ma Santé 2022.
C’est dans ce contexte que Softway Medical insiste sur le fonctionnement multi-établissements de son DPI. Gilles Juin explique que l’architecture d’Hopital Manager permet d’avoir 20, 30 ou 100 sites sur une même base, permettant ainsi de regrouper l’ensemble des informations sur une même solution. Un élément essentiel selon lui pour la continuité des soins.
« Avec HM, vous faites des économies en termes d’interopérabilité », souligne-t-il.
5 nouvelles équipes vont être formées
« Dans le cadre de CHU Project, nous allons créer 5 nouvelles équipes, peut-être plus, cela va dépendre de la manière dont on va segmenter les sujets, indique Gilles Juin : cela représente une cinquantaine de personnes qui vont se concentrer sur les sujets définis dans ce projet sur les 3 ans qui viennent. » Ces équipes seront basées à Aix-en-Provence (l’entreprise est située à proximité de la ville, à Meyreuil) et à Lyon principalement. La phase de recrutement a déjà commencé.
Covid-19 : « Nous sentons une dynamique mais qui était déjà là pour les GHT »
« Nous sentons une dynamique mais qui était déjà là pour les GHT avant la crise », relève Gilles Juin au sujet de la crise Covid-19 et de l’essor du numérique au cours de cette période.
Il cite en exemple la solution VH Manager (lien ville-hôpital), sur laquelle des outils sont mis à disposition pour connecter la ville à son GHT. Ces outils sont intégrés à Hopital Manager. Softway Medical les a mis à disposition pendant la crise pour certains hôpitaux qui en ont fait la demande afin de gérer les patients testés positifs à domicile. « Cela a permis à des établissements d’éviter l’engorgement », note Gille Juin.
La crise « a permis de mettre en avant le bien-fondé et les bienfaits de ce type d’outils, insiste-t-il. Les établissements qui ont eu à utiliser ce genre de solutions numériques ne reviendront pas en arrière ».
Convergence des DPI d’ici 2021 : les établissements vont perdre 1 an selon G. Juin
Concernant la convergence des SIH, « l’observatoire e-santé 2019 » réalisé par le cabinet IDC France relève que seuls 36 % des établissements estiment pouvoir disposer d’un SIH convergent au sein de leur GHT au 1er janvier 2021, conformément aux programmes Hop’en et e-Parcours.
Convergence des DPI : le délai était déjà court avant mais là, ça va être encore plus compliqué de le respecter. J’imagine qu’il y aura des aménagements.« Le délai va être un peu court pour les établissements, surtout depuis qu’ils ont été confrontés à une crise majeure dans le cadre de laquelle ils étaient le premier recours, analyse Gilles Juin. Je pense qu’ils vont perdre un an, le temps de se relever et de repartir sur leurs projets. Le délai était déjà court avant mais là, ça va être encore plus compliqué de le respecter. J’imagine qu’il y aura des aménagements. »
Le responsable de Softway Medical insiste par ailleurs sur le fait qu’« il y a convergence et convergence ». « Des extensions qui se font dans certains établissements devront être modifiées dans les années qui viennent pour avoir une vraie convergence. Nous ne réalisons pas une continuité des soins en ajoutant un établissement Ehpad sur la même solution que le support. Il faut qu’il y ait un vrai suivi à tous les niveaux. Il faut que les données soient communes, comme dans une entreprise privée. Si vous avez des filiales, ce n’est pas en mettant 3 logiciels SAP par exemple dans chacune des filiales que vous aurez une réelle continuité de l’information. Il faut reconstruire un vrai SI sur la base de l’entreprise et rattacher les filiales sur la même solution. C’est la même chose pour les établissements de soins. Je pense que nous y parviendrons dans les années qui viennent. »