NOS COLLABORATEURS REPRENNENT LA MAIN SUR NOS RÉSEAUX SOCIAUX !
Chaque semaine, un collaborateur peut prendre la main sur nos réseaux sociaux pour partager avec vous un billet d’humeur autour de son domaine de compétence et de son expertise !
Pour le retour de cette tribune, c’est notre Head Of UX, Nicolas Bonavent, qui s’est prêté au jeu, et il a choisi de rebondir sur l’article de Tic Santé, « Etablissements de santé : les médecins DIM défendent l’intérêt du codage face aux critiques d’Olivier Véran ».
On lui laisse la parole :
Avant d’embrasser la cause du design et de l’expérience utilisateur, j’ai longtemps œuvré dans le monde du Produit sur le sujet de l’Information Médicale et du PMSI en particulier. Je ne pouvais donc rester insensible à l’article de Tic Santé car si Olivier Véran vise juste quand il fustige une « shadokerie chronophage », je pense que les médecins DIM ont raison de défendre le codage.
Quand on conçoit un produit, quel qu’il soit, on doit sans cesse prendre des décisions, prioriser et argumenter. Un des moyens d’y parvenir est de se baser sur des données, qu’elles soient qualitatives ou quantitatives. Par analogie, un des nombreux produits que conçoit le Ministère de la Santé, c’est l’offre de soins des établissements de santé, et les transmissions via le PMSI sont un incroyable moyen d’avoir des informations médicales de qualité sur l’activité des établissements de santé. Car sans données, comment prendre des décisions ? Comment savoir précisément ce qui se passe dans les établissements ? Comment encourager l’investissement dans l’activité x sur le territoire y ? Le PMSI est avant tout un outil de prise de décision pour le Ministère, un outil de régulation de notre système de santé.
Mais après avoir évoqué le terme régulation, les échaudés du système déploreront la régulation coût/volume, l’effet inflationniste de la T2A, la pression étouffante de l’ONDAM… Et ils ont mille fois raison. Mais il ne faut pas tout mélanger : la description de l’activité médicale est une chose, les modalités de valorisation des séjours en sont une autre, et l’Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie en est une troisième ! Le PMSI et la T2A ne sont que des outils, ne leurs prêtons pas d’intention…
Ayons en tête qu’une telle précision dans le codage permet d’introduire dans le contrôle de gestion et le pilotage une véritable description médicale, plutôt que de rester sur une logique exclusivement comptable. C’est ce qu’on a avec les modes de financement alternatifs comme les prix de journées, ou le budget global, avec des indicateurs plus basiques tels que les « 4 vieux » : nombre d’admissions, nombre de journées, durée moyenne de séjour et taux d’occupation.
Le codage est jugé comme « un truc qui bouffe du temps » et c’est bien évidemment vrai : l’écosystème dans son intégralité est éminemment perfectible.
Côté établissements et éditeurs tout d’abord, le PMSI se trouve souvent dans une impasse du système d’information, avec des interfaces en tout genre et une continuité d’usage souvent inexistante avec le DPI. La raison en est simple : peu d’applications PMSI ont un DPI au niveau des attentes des établissements et vice-versa. C’est sur la base de constat que nous travaillons chez Softway Medical à mettre en œuvre des mécanismes de codage induit qui permettent par exemple d’éviter de ressaisir un diagnostic associé dans l’outil PMSI alors que la mention a été apportée en langage réel (i.e hors nomenclature CIM-10) dans un formulaire du dossier de soins. Dans un autre registre, pourquoi prendre le risque d’un sous-codage alors que les médicaments sont une source incroyable d’aide au codage, dès la prescription ? Quant à la chirurgie ambulatoire, il est possible d’automatiser le codage de ces séjours simples pour gagner du temps et se concentrer sur les tâches plus complexes. C’est la proposition de valeur de ce que nous appelons le « codage induit » : le codage ne pourra pas être totalement éliminé, mais nous aidons nos utilisateurs en le rendant plus simple.
Côté tutelles enfin, le dispositif combine la particularité d’être très réactif et difficilement compréhensible pour le non aguerri. Deux CCAM qui cohabitent, des ajouts de nouvelles variables parfois peu clairs, les FICHCOMP qui se multiplient, parfois en cours d’année ; il faut d’urgence simplifier le système, pourquoi pas en s’inspirant des initiatives qu’on trouve dans le « legal design » qui commence à voir le jour dans le monde de nos amis juristes ?
Au-delà de toutes les polémiques, je vois un côté très vertueux à ce débat : en questionnant le sujet, il fera ressortir la valeur substantielle du codage des séjours !
On peut se prendre à rêver et imaginer que dans le « monde d’après », celui-ci retrouvera un peu plus sa fonction première de description des séjours, tandis que sa fonction d’outil de facturation sera moins un peu moins prédominante…